Le fatal insigne qui ne pardonne pas

DIstrazione

Thomas Piketty s’inscrit ainsi dans la longue liste des personnalités ayant refusé leur nomination à un grade de la Légion d’honneur, que ce soit par refus d’un mérite dont ils s’estimaient indignes, par souci d’indépendance ou par esprit frondeur. Avant l’économiste français, l’ancien secrétaire général de la Confédération française démocratique du travail (CFDT) Edmond Maire la refusa avec des propos semblables, estimant que « ce n’est pas à l’Etat de décider ce qui est honorable ou pas ».

Voir aussi notre portfolio : Comme Thomas Piketty, ils ont refusé la Légion d’honneur

Léo Ferré et Georges Brassens avaient préféré prendre les devants avant même d’être nommés ; le premier brocardant « ce ruban malheureux et rouge comme la honte », le second signant une chanson satirique où il dénonce « le fatal insigne qui ne pardonne pas ». Pierre Curie avait pour sa part refusé la distinction d’un simple « je n’en vois pas la nécessité », tandis que George Sand, qui eût été la première écrivaine à arborer l’insigne, objecta qu’elle ne voulait « pas avoir l’air d’une vieille cantinière ! ».

Claude Monet, Georges Bernanos, Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir, Albert Camus, s’inscrivent également dans cette longue liste. En 2013, c’était l’auteur et dessinateur de bande dessinée Jacques Tardi qui avait refusé la Légion d’honneur. En août 2012, la chercheuse Annie Thébaud-Mony, spécialiste des cancers professionnels, avait refusé cette distinction pour dénoncer « l’impunité » de responsables de groupes industriels, responsables de « crimes industriels ».
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